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Batman au cinéma

Démarré par stephen, 02 Mars 2022 à 11:06:53

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stephen

Bonjour tout le monde,

Robert Pattinson reprend le rôle du vengeur masqué de Gotham City dans un très long métrage, un poil confus, signé Matt Reeves.


Pas facile de passer après Tim Burton et Christopher Nolan - soyons charitable et oublions les deux épisodes de Joel Schumacher... C'est Ben Affleck (le dernier Batman en date de la Warner) qui aurait dû s'y coller, tout en reprenant son rôle de la Justice League . C'est finalement Matt Reeves qui a été choisi pour coécrire le scénario avec Peter Craig (scénariste en 2010 de The Town d'un certain... Ben Affleck ) et réaliser The Batman , chargé de relancer la mythique chauve-souris vigilante de DC Comics, imaginée par Bob Kane et Bill Finger en 1939.
Révélé par l'excellent film de monstre Cloverfield en 2008, le scénariste et réalisateur américain a ensuite assuré au niveau du box-office, en signant les deux derniers volets de la trilogie La Planète des singes en 2014 et 2017. Le voici aux commandes d'une autre franchise, plus importante encore. La Warner et DC Comics ont offert à Reeves un budget confortable (entre 100 et 185 millions de dollars) pour imaginer ce nouveau Batman, dont il a confié le costume à Robert Pattinson.

Batman contre la corruption Je mets "spoiler à tout hasard..." :)

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


Film Noir
En décrivant les coulisses du pouvoir d'une grande ville corrompue, Matt Reeves donne à son Batman de sacrés airs de film Noir. Pas étonnant de la part du coscénariste de The Yards de James Gray en 2001... Mais le cinéaste ne peut, par ailleurs, passer à côté du carton planétaire d'un certain Joker avec Joachim Phoenix qui, en plus de son Lion d'or à Venise en 2019, avait franchi la barre du milliard de dollars de recettes - le tournage d'un second volet devrait commencer en 2023...
Dans son Joker , drame intimiste en hommage au Nouvel Hollywood , Todd Phillips relisait l'ennemi juré de Batman sous un jour nouveau, en parfaite adéquation avec l'atmosphère de colère sociale contemporaine. Reeves - qui fait un clin d'œil au Joker au début de son film - tente de faire un peu la même chose, même si sa vision de Batman paraît fort sage. Après le très ambigu "Chevalier noir" de Nolan - qui défendait l'ordre établi et l'oligarchie -, ce nouveau Batman veut à tout prix rentrer dans le rang du super-héros sans peur et sans reproche. Comme en témoigne l'interminable séquence finale, en écho lointain aux attentats du 11 septembre. Derrière le masque noir, se cache pourtant un Bruce Wayne pas en très grande forme, voire à la limite de la dépression, sous les traits d'un Robert Pattinson au teint aussi blafard que lorsqu'il jouait les vampires dans Twilight . Reeves rapproche d'ailleurs le héros d'un certain Kurt Cobain, via l'utilisation de la chanson Something in the Way de Nirvana. Quand le Riddler ourdit ses plans machiavéliques aux notes de l' Ave Maria de Schubert...

Confusion sur le fond
Si Reeves signe une mise en scène efficace, avec quelques séquences visuellement très fortes, s'il assure le fan service (en sortant quelques personnages iconiques comme le Pingouin et Catwoman, mais aussi une Batmobile rutilante et autres Batgadgets), The Batman est un peu plombé par sa longueur. Il faut en effet presque trois heures à Bruce Wayne pour sauver Gotham.
Mais c'est sur le fond que pèche le plus le film, qui apparaît très confus, alors même qu'il joue a priori sur la corde totalement manichéenne du bien contre le mal. Suivi sur les réseaux sociaux par des hordes de supporters prêts à dénoncer avec lui la corruption qui gangrène Gotham, son Riddler rappelle étrangement le mouvement d'extrême droite Q-Anon, qui avait tenté d'influencer l'issue de la dernière élection présidentielle américaine. Mais si Q-Anon porte des accusations totalement fantaisistes (sur fond de pédophilie et d'État profond), le grand méchant de The Batman révèle, lui, la vérité. On n'est plus ici dans l'ambiguïté malsaine mais créatrice d'un Nolan ou dans la violence nihiliste radicale d'un Phillips, mais bien dans une forme de confusionnisme qui tente de se mettre au diapason d'une forme de colère sociale qui gronde un peu partout dans le monde, tout en la dénonçant...

The Batman : Film de super-héros De Matt Reeves Scénario Matt Reeves et Peter Craig Photographie Greig Fraser Musique Michael Giacchino Avec Robert Pattinson, Zoë Kravitz, Jeffrey Wright, Paul Dano, Colin Farrell, John Turturro, Andy Serkis... Durée 2h55.


© Hubert Heyrendt
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Ces cyberméchanistes remercient l'auteur pour ce message : Aqcman

stephen

Bonjour tout le monde,

Autre point de vue

Après « Dune », après « Matrix Resurrections », après « Spider-Man : No way home », voilà de nouveau, avec « The Batman », un film américain qui fait l'événement, en une poignée de mois. Hollywood retrouve ses marques, et on est heureux que ça se passe aussi en salle. On ne va pas vous faire languir : ultra-attendu, ce Batman, diamant noir de DC Comics et de Warner Bros., a tout pour plaire à ceux qui saturent devant les superhéros Marvel guère embarrassés de questions existentielles.

Le film relève aussi un vrai challenge. Dix ans après la fin de la trilogie du « Dark Knight » avec Christian Bale, ressortir Batman de sa caverne paraissait beaucoup moins évident que de croiser des Spider-Man interchangeables dans les multivers. La vision réaliste du Chevalier Noir de Christopher Nolan a pour longtemps imposé sa marque. Les déboires de son avatar dans la « Justice League » l'ont montré. Et plus encore la claque assénée en 2019 par le « Joker » de Todd Philips, qui, en remportant le Lion d'or à la Mostra et en valant à Joachim Phoenix l'Oscar du meilleur acteur, a fini de placer l'ensemble de l'univers Batman dans une autre galaxie...

Avec sa trilogie « La planète des singes », le réalisateur Matt Reeves, découvert avec le secouant « Cloverfield », a démontré sa capacité à se réapproprier des thèmes qu'on pensait usés jusqu'à la corde. Ici, néanmoins, il s'est abreuvé à la même source que Christopher Nolan, soit le chef-d'œuvre de Frank Miller et David Mazzucchelli « Batman : année 1 », en imaginant littéralement son « Batman : année 2 », tout aussi sombre et réaliste.

Le film zappe ainsi la genèse du justicier milliardaire et la mort de ses parents pour nous plonger tout de suite dans son combat contre le crime à Gotham City, entamé depuis deux ans. Et jusque-là, Batman, traficotant sa Batmobile et sa moto comme il peut, n'est pas arrivé à grand-chose, sinon à entamer sérieusement sa fortune. Mais voilà qu'un tueur sadique, le Sphinx, cible les personnalités les plus en vue de la ville...

Comme il laisse sur chaque scène de crime des énigmes et des messages adressés à Batman, ce dernier assiste le commissaire Jim Gordon (Jeffrey Wright, de « Westworld ») dans son enquête. Difficile de ne pas penser à « Seven » à ce moment, avec cette fois Paul Dano en tueur banal en apparence. Matt Reeves touche là les limites de l'hyperréalisme accolé aujourd'hui à Batman comics.

Que fait encore ce type déguisé en superhéros dans un film noir, additionnant les meurtres macabres, où il est surtout plus question de résoudre des énigmes ? On est loin de l'univers cinématographique DC, dont le film ne fait pas partie.

Catwoman (très convaincante Zoë Kravitz), en quête de vengeance, va tirer le justicier vers un combat plus simple contre la pègre, incarnée par le Pingouin (méconnaissable Colin Farrell !) et le Parrain Falcone (John Turturro). On se retrouve alors avec deux histoires en une, avec des scènes d'action spectaculaires, mais jamais too much. Ce qui aide à rester scotché au film – qui dure 3 heures –, c'est la performance de Robert Pattinson. Et s'il était simplement le meilleur choix ?

© Ciné Revue

Je vais essayer d'aller le voir : programmé ici depuis hier. Un des rares super-héros qui m'a toujours beaucoup amusé.  ;)

Stephen
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